Ma journée aux musées

Publié le par VERONIQUE COULIBALY


Samedi 18 Juillet. Profitant d'un besoin urgent de clichés pour illustrer des articles récents ou à venir, je décide de passer mon après-midi à visiter quelques musées blésois. Je commence mon périple par le Muséum d'Histoire Naturelle et, par la même d'enchaîner avec le Musée diocésain d'Arts Religieux, sis tous les deux dans le même édifice de l'ancien couvent des Jacobins.


Le temps est maussade, alternant éclaircies bienfaisantes et passages nuageux inquiétants. Le quartier des Jacobins est relativement calme, peu fréquenté par les touristes ou les Blésois de sortie qui se sont concentrés sur les terrasses de la place Louis XII. Guère d'affluence donc au sein des musées que je souhaite photographier sous toutes leurs coutures, beaucoup plus pratique pour moi, même si les gestionnaires de ces lieux ne voient pas forcément cela du même oeil.

Je débute par le Muséum d'Histoire Naturelle qui est sectionné en deux salles : l'une pour l'exposition permanente, l'autre pour la temporaire. D'entrée il est bon de préciser qu'aucune comparaison n'est envisageable avec d'autres musées consacrés au même thème situé dans des agglomérations de plus grande envergure que la ville de Blois, comme celui d'Orléans, par exemple, que je connais très bien. Ne pas y voir pour autant un avis défavorable, loin s'en faut.

En effet, dans une pièce de superficie largement raisonnable, à l'ambiance très chaleureuse, est mise en scène l'intégralité de la faune et de la flore environnementale du Loir-et-Cher. Les vitrines thématiques sont fort joliment agencées et richement pourvues, le visuel étant accompagné des sons émis par les animaux qui peuplent notre belle nature départementale. Toutes les espèces terrestres ou souterraines, aquatiques ou ornithologiques sont ici représentées dans un cadre ludique. L'observation des scènes naturalistes reflétant très justement à la fois l'animal mais également son univers d'évolution (sol et végétation) est complétée par des expériences multiples à mener via des "pupitres" interactifs très complets dans l'information transmise et fort attrayants dans leur manière originale d'inciter le visiteur curieux à découvrir au plus près, les plus petits locataires de notre cadre naturel.





DOMINIQUE MANSION




OEUVRES DE DOMINIQUE MANSION



SEVERINE CADIER



OEUVRES DE SEVERINE CADIER

La salle de l'exposition temporaire, présentement intitulée "Graines d'artistes", offre dans un décor sobre mais raffiné la rencontre de deux artistes sur le thème des graines. L'illustrateur Dominique Mansion, réputé pour avoir créé la Maison botanique à Boursay, ses divers ouvrages naturalistes et ses magnifiques agendas confronte ses talents avec ceux de la céramiste Séverine Cadier, artiste étonnante par le réalisme de ses créations artisanales. L'ensemble est très flatteur au regard ; c'est très beau, enrichissant et cela donne même envie de réviser sa décoration personnelle. Les reproductions de Dominique Mansion sont "fraîches", les graines y sont excellemment reproduites avec  cette touche de nostalgie que nous renvoient les planches des grands illustrateurs botaniques des XVIII° et XIX° siècles tels Pierre-Joseph Redouté ou Ehret. Les sculptures de graines géantes de Séverine Cadier oscillent entre botanique et art contemporain. Elles sont généreuses voire gourmandes ; elles offrent un voyage au pays des graines totalement insolite car elles nous permettent de découvrir avec une admiration toute artistique un élément essentiel à notre survie et que d'ordinaire nous ne remarquons que trop peu.

Pour en conclure, je souhaiterais transmettre ma pleine satisfaction voire mon  parfait ravissement quant à l'accueil réservé aux visiteurs de ce musée car les deux employés présents étaient plus que charmants, disponibles et fort conviviaux, n'hésitant pas à donner de leur temps avec gentillesse et sourire, à partager des impressions, donner des conseils et même fournir des informations supplémentaires quant aux expositions temporaires à venir.

En conséquence, j'ai pu apprendre que suite à l'exposition "Graines d'artistes" qui dure jusqu'au 11 Octobre 2009, celle de "Crotte alors !", pour une autre vision d'un thème pas forcément aussi dérangeant qu'il le laisse supposer, aurait lieu du 24 Octobre 2009 jusqu'au 24 Janvier 2010 et qu'ensuite, du 06 Février 2010 au 24 Mai 2010, ce serait "Insectes bâtisseurs" sur les mystérieux ouvrages composés par de surprenants constructeurs.

Alliance de la connaissance, de l'art et des rapports humains privilégiés, le Muséum d'Histoire Naturelle est bel et bien un endroit à recommander pour effectuer une sortie qui fait vraiment du bien !

Après cette agréable découverte, j'ai décidé d'aborder la visite du Musée diocésain d'Arts Religieux qui est installé à l'étage inférieur.

Deux grandes portes ornées de part et d'autre d'une sculpture, dont l'une est étêtée, s'ouvrent sur un Christ amputé de ses pieds, entouré par deux énormes chandeliers dorés parés chacun de deux grands angelots. A sa gauche s'affiche la photographie du Chanoine Hémonée, instigateur du projet en 1929, simplement mise sous verre, quand face à lui trône l'immense toile à l'encadrement style rococo représentant Monseigneur Audollent, évêque de Blois de 1925 à 1944, fondateur du musée en 1932. Le vestibule débouche, sur la droite, sur la salle d'exposition proprement dite. Les murs de plâtre blanc ont été drapés de larges tentures confectionnées dans un épais tissu bleu. Le pourtour de la pièce, de dimensions modestes, a été aménagé sur trois de ses quatre pans de colonnettes blanches sur lesquelles reposent des reliques religieuses dont les plus anciennes datent du XIII° siècle. Trois vitrines renfermant des objets précieux, deux autres contenant de somptueuses tenues religieuses en soie et brodées, quelques éléments, somme toute dignes d'intérêt, apposés sur les murs, le musée offre en peu d'espace beaucoup de richesses mais je regrette que cette collection soit la même depuis tant d'années. Regrets d'autant plus justifiés que la charmante hôtesse d'accueil, qui m'a autorisée à photographier les pièces exposées car elle était avertie de mon désir d'attirer l'attention sur ce musée méconnu, m'a confirmé qu'il existait bien plus que les articles présents à faire découvrir...

Contact chaleureux, échanges intéressants, témoignages uniques ayant survécus en dépit des outrages du temps, le musée diocésain des Arts Religieux est un lieu particulier qui demanderait à être mieux mis en valeur et surtout qu'un effort soit fourni pour que son existence soit plus amplement diffusée.

Après ces deux instants de pur bonheur, je n'ai pas voulu m'arrêter en si bon chemin et je suis partie vers un endroit chargé d'émotions très fortes tant via les faits de bravoure extraordinaire qu'ils relatent que les moments dramatiques dont il livre les traces, le Musée de la Résistance, de la Déportation et de la Libération. Cette visite fera l'objet d'un commentaire ultérieur après un article de présentation.

Publié dans NEWS

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I
En 2002 j'ai visitéle musée des arts religieux. Cette année je l'ai egalement visité et rien n'a changé;les memes objets sont à la meme place, et c'est mal eclairé. dans ce musée il y'a des choses interessantes à voir, mais le local a besoin d'un vrai toilletage de fond en comble.
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