Le musée de la Résistance, de la Déportation et de la Libération

Publié le par VERONIQUE COULIBALY





Samedi 18 Juillet. Il est plus de 16h30 lorsque je décide d'entreprendre la visite du Musée de la Résistance, de la Déportation et de la Libération.


Place de la Grève. Une vaste demeure datant de la fin du XVIII° siècle ayant appartenu à la famille Boësnier, dont l'une des rues voisines porte le nom, encercle une cour intérieure plus longue que large. Sur la droite, dans les anciens communs, une bâtisse plus basse que les autres abrite le Musée de la Résistance.

L'entrée de ce lieu de mémoire s'ouvre sur une grande affiche orange ne nécessitant nul commentaire superflu tant elle parle d'elle-même : une carte du Loir-et-Cher portant les portraits en noir et blanc des membres de réseaux de la Résistance. Ils sont 25 à être cités mais on se doute aisément qu'il ne s'agit que d'une infime partie des braves ayant lutté dans l'ombre pour que tous puissent être libérés du joug de l'envahisseur. Par la suite j'apprendrai que seuls deux d'entre eux survécurent à la barbarie des nazis.




Ce petit hall est envahi par les prospectus d'information, les ouvrages et les affichettes. Derrière le comptoir vitré installé sur la gauche, une adorable hôtesse me réserve un accueil chaleureux, le visage paré d'un  ample sourire. D'emblée, elle s'offre disponible, passionnée par sa tâche qu'elle semble envisager plus comme une mission que tel un emploi à proprement dit. La dame est bavarde, mais pas de ces discours inutiles, partageant  simplement et généreusement sa culture du lieu et de l'Histoire. Ses paroles sont riches d'indications, chargées d'émotions face au tragique des événements, d'admiration au souvenir des actes de courage.

J'apprends que le Musée a été créé grâce à une quinzaine d'anciens résistants et déportés qui, en Mars 1995, ont pu disposer de ces locaux d'une surface approximative de 250m² et se sont ensuite investis corps et âmes pour qu'en moins de deux mois puisse être inauguré le Musée à la date symbolique du 08 Mai 1995. Défi relevé, pari gagné ! Ces courageux septuagénaires de l'époque ont réalisé un extraordinaire témoignage.




Sectionné en 8 salles à thèmes l'ensemble, fourmillant d'une multitude de clichés, d'objets, de matériels et de scènes reconstituées, est une précieuse mine d'informations pour les générations suivantes. Du plus profond de leur vécu ils ont retrouvé les traces de ces années sombres qu'ils ont retranscrites en des expositions dont l'horreur est parfois insoutenable pour les plus sensibles, notamment la salle N°5 relative à la Déportation.




En sillonnant ces salles, observant méticuleusement les moindres détails, admirant les visages tour à tour graves, inquiets, souffrants puis fiers, je ne peux m'empêcher de songer au magnifique roman de Joseph Kessel, "L'Armée des Ombres". Beaucoup de Gerbier, tels André Murzeau et Robert Auger dont la dernière lettre avant leur exécution est à la disposition des visiteurs, ont sacrifié leur existence au nom de la Patrie, respectant jusqu'au bout, sans la moindre faille, l'idéal pour lequel ils s'étaient engagés. Cet endroit est un merveilleux hommage rendu à leur engagement et leur martyr.







Aujourd'hui plus qu'octogénaires, les fondateurs, livrés aux outrages de l'âge, ne peuvent plus se permettre de gérer le Musée qui est, logiquement, revenu à la charge de la Mairie. Mais, comme le prouve un appel dont j'ai été témoin, ils veillent, s'inquiètent et proposent même encore leur aide en cas de besoin. Des braves, pour toujours !

Qu'ils soient confiants, la relève est assurée. La charmante hôtesse m'a offert deux entrées et m'a aimablement présenté le nouveau responsable, une véritable encyclopédie sur le sujet, très investi et tellement passionné que l'on passerait des heures à l'écouter transmettre une Histoire dont il connait tant les moindres fragments qu'il semble l'avoir vécue personnellement. Je reviendrai, c'est sûr, car il faut du temps pour saisir toute l'ampleur des messages divulgués en ces foisonnantes rétrospectives.






Loin d'être un temple célébrant la guerre tel un film hollywoodien tapageur et grotesque, le Musée de la Résistance est un culte de la mémoire et une invitation à la paix, afin que cela ne se reproduise jamais plus.












Publié dans TOURISME

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C
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V
<br /> merci pour l'info. A bientôt<br /> Je suis allée sur votre blog. Il est super utile pour ceux qui passent le bac. Géniale votre idée !<br /> <br /> <br />